Les croyances, ces coquines

La croyance obéit à de nombreuses définitions. On peut par exemple distinguer la conjecture (« je crois que je peux y arriver ») de l’adhésion à une idéologie (« je crois en Dieu ») ou encore des croyances liée à l’interaction interpersonnelle (« je crois en toi »). Bien entendu, il ne s’agit pas là d’une liste exhaustive, loin s’en faut (cette expression ne sert à rien, mais je trouvais que ça sonnait bien de la mettre).
Cependant, chacun de ces exemples porte une notion commune aux autres : le fait d’attribuer à une chose une valeur de vérité. Aussi, dans cet article, l’emploi du mot croyance reposera sur l’idée qu’il s’agit d’une chose tenue pour vraie, sans preuve véritable ou dont la valeur de vérité ne serait pas exhaustivement démontrée.

 

L’humain et la croyance :

Nous autres humains, armés d’un super cortex préfrontal nous assurant une cognition relativement sophistiquée, sommes très friands de croyances. Un exemple de cela est le fait que l’ensemble des civilisations, peu importe leur situation géographique, a créé son système de spiritualité. Qu’il s’agisse de Bouddha, des Dieux nordiques, d’un Dieu unique, des esprits, de résurrection, de foudre liée à la colère divine, chaque civilisation s’est munie d’une spiritualité reposant fortement sur des croyances.
Nous pourrions nous targuer, à l’ère de l’information et du recul de la religion, de nous être émancipés de ces nombreuses croyances reposant sur une vision naïve du monde et de la nature (que je ne blâme point. Je pense que quiconque s’est retrouvé au milieu du’n champ lors d’un déchaînement d’éclairs a été fortement tenté d’y voir un déchaînement de force surnaturelles.) Néanmoins, il n’en est rien : dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes toujours soumis à une flopée de croyances qui sont infondées. Une partie de la faute incombe à notre culture qui encourage certaines de ces croyances. Parmi elles je pourrais vous en citer quelques unes :

  • L’amour, une force mystique, et l’âme soeur : l’amour n’est en rien une sorte de force qui ferait partie de notre monde et induirait un élan quasi surnaturel d’interaction un peu partout. Il s’agit juste d’un comportement instinctif qui, comme tous les comportements, est apparu aléatoirement et a été sélectionné. (dans un environnement hostile qui survit? Une espèce sans amour où chaque individu n’est attaché qu’à lui-même ou bien une espèce qui a développé ce sentiment lui prodiguant un attachement irrationnel à ses petits et son/sa partenaire sexuelle?). Néanmoins, ce mythe de l’amour fantastique et de l’âme soeur est fortement cultivé par la littérature et les films, et je puis vous garantir qu’une part non négligeable des individus des sociétés les plus riches (donc potentiellement ayant accès à un bon niveau d’éducation) croît fortement à ce mythe.
  • Vouloir vivre est « normal » et l’instinct de survie va de soi : non. Une créature vivante n’a pas de raison particulière de vouloir vivre et se maintenir. Néanmoins, imaginez-vous des centaines de milliards de créatures vivantes venant au monde. Parmi elles, certaines ont un caractère instinctif aléatoirement apparu leur prodiguant une peur panique de la mort et bien entendu transmissible génétiquement. En face, d’autres êtres vivants, mais sans ce caractère. La vie est apparue sur Terre il y a 3.5 milliards d’années. A votre avis, dans ce grand jeu de la vie et de la mort, qu’a-t-on le plus de chance de rencontrer : des êtres vivants ayant par défaut l’envie d’échapper à la mort (donc avec un instinct de survie) ou des individus qui s’en foutent? 😉 Pour vous donner un ordre d’idées, les traces des premiers hominina (les premiers ancêtres humains à être bipèdes) remontent à 7 millions d’années (en gros, le temps qu’il aura fallu pour passer d’un truc ressemblant fortement à un singe avec son intellect à un humain capable de construire des ordinateurs pouvant se simuler eux-mêmes ^^). La vie est apparue il y a 3 500 millions d’années, et le « presque singe »==> »homo sapiens » a 7 millions d’années, donc 3 500 millions d’années de sélection « tu veux pas vivre, tu dégages de la course ». Aussi, il semble assez logique que l’instinct de survie soit presque obligatoirement par défaut un caractère présent chez tout être vivant. Néanmoins, il ne va pas de soi.
  • Il existe une justice du monde : nous avons tendance à penser que certaines choses nous sont dues, ou que parfois la vie est injuste. C’est le cas : elle est injuste, dans ce sens qu’il n’existe aucun « contrat » entre nous et la réalité du monde. Agir de manière altruiste avec un SDF dans la rue ne vous donnera pas droit à une sorte de « bon de réduction » du destin, de même qu’agir mal ne vous donnera pas de malus, SAUF, et ce SAUF est important, si vos actions sont connues par d’autres humains. Et c’est sans doute de là que provient une grande partie de cette croyance quasi instinctive de justice du monde. Si vous êtes seul, isolé de toute civilisation, aider une guêpe qui se noie dans la rivière n’augmentera pas votre capital sympathie de mère nature. En revanche, pour une espèce comme la nôtre qui a connu des périodes où la coopération était la clef de la survie, il était important d’être capable de sacrifier une partie de son bonheur, de ses ressources, de son confort pour le bien commun du groupe. Par exemple, en vous délestant d’une partie du fruit de votre chasse pour nourrir le membre du groupe chargé de la surveillance (mais ne ramenant rien à manger), certes, vous aviez moins à bouffer, mais vous garantissiez également que le groupe soit préservé des prédateurs, donc vous optimisiez les chances de survie. Néanmoins, il n’existe pas de justice du monde, c’est sans doute une des croyances les plus ancrées dans nos têtes alors que c’est une des plus fausses. (Attention cependant : bien agir nous rend plus heureux, plus satisfait, ça a été démontré, et c’est d’ailleurs du au parcours évolutif que je viens de décrire)

Bon, arrêtons-nous pour la liste des croyances.

Nous avons expliqué un partie de cette croyance par le fait que notre histoire évolutive nous a imposé une grande collaboration. Cependant, il y a un autre aspect important à expliquer : pourquoi nous avons cette propension à accorder une valeur de vrai/faux à pratiquement tout, donc à créer une conception du monde quasi entièrement fondée sur des croyances? La réponse est toute simple et je pense que vous l’avez anticipée : avoir des croyances nous permet d’agir et surtout, d’anticiper!
En effet, l’humain est doté d’un cerveau reptilien (assez basique en somme), d’un cerveau limbique, générant ses émotions (c’est plus ou moins le système de la carotte et du bâton pour une grande partie du monde animal, permettant à une intelligence « basique » d’agir dans le bon sens. Souvent, lorsque l’on parle d’instinct primaire, c’est à cela qu’il est fait référence) et enfin, le cerveau cognitif, dont nous ne sommes pas les seuls possesseurs, mais qui en revanche est le plus sophistiqué de tout le règne vivant sur la Terre. Or, ce cerveau cognitif, n’agissant plus sur la seule base des émotions, a besoin de « raisons ». Une croyance est une raison : si je pense que ce tigre à dents de sabre va me bouffer, je me casse, néanmoins, il s’agit d’une croyance induite empiriquement par l’observation de cet animal (dans cet exemple, si vous me suivez bien, il est fort probable qu’une émotion, la peur, se mêlera du processus). Prenons un autre exemple lié à l’anticipation : nos ancêtres faisaient des réserves en prévision de l’hiver. Néanmoins, ils n’avaient ni de modèle météorologique, ni de calendrier, mais ils se fondaient sur la croyance que comme chaque année, une période de grand froid allait
venir et qu’il fallait s’y préparer.
Ces croyances nous permettent de créer une construction du monde (à peu près cohérente) qui permet ainsi au cerveau cognitif de prendre des décisions et de les implémenter dans la réalité par l’action. Sans croyance, nous dépéririons.

 

Science et croyance :

Pour le moment, j’étais en semi freestyle, là on va être dans le total, mais vu que je me fonde sur des données avérées, il vous sera possible de faire le même cheminement que moi (ou pas) et de vous forger votre opinion propre.

La science repose sur la construction d’un modèle par la logique, ce modèle pouvant-être, à titre d’exemple, issu de :

  • l’induction : on part d’un cas particulier et on tente de trouver une loi plus générale. C’est par exemple ce que l’on fait lorsque l’on veut étudier les pays pauvres et que l’on traite un ou deux cas particuliers pour ensuite généraliser. C’est également ce que l’on réalise lorsque l’on veut trouver une formule mathématique permettant d’expliquer une suite : on traite quelques exemples et on essaie de voir quelle formule permet de les obtenir.
  • l’abduction : il s’agit ici d’inférer une ou des causes probables à un phénomène. Le raisonnement abductif est celui employé en médecine pour déduire de symptômes une pathologie.
  • l’empirisme : un peu dans l’idée de l’induction, il s’agit, à partir d’expériences, de phénomènes répétés, d’en déduire une théorie, une loi, par exemple de déduire que si cela fait 50 ans qu’il y a un hiver par an, la 51ème année ne fera pas exception.

Cette liste est non exhaustive et je dois avouer que ma connaissance en logique pure n’est pas suffisante pour vous garantir que les 3 concepts précédemment traités ne se recoupent pas un peu les uns les autres, mais je pense que vous avez saisi l’idée et telle était mon intention 😉

La base de la science est de se composer de théories dont la partie abstraite est forgée par la raison, la logique, et qui est également comparée à la réalité du monde pour voir si elle en rend bien compte. En cela, une théorie scientifique est dite falsifiable, ou réfutable (je vous renvoie à ce cher Karl Popper si vous êtes intéressé par la question). C’est-à-dire qu’elle est considérée comme « vraie » mais que si l’on apporte la preuve, par exemple par l’expérience, qu’elle ne colle pas à la réalité, alors elle sera fausse. Ou sans aller jusqu’à démontrer sa fausseté, on pourra en démontrer les limites. Un exemple assez facile est le fait de raisonner en terme de mécanique classique lorsque vous calculez la vitesse de chute d’un ascenseur, mais d’employer en revanche la relativité lorsque vous vous intéressez à des objets ayant de « grandes » vitesses (des vitesses relativistes) les un par rapport aux autres, comme c’est le cas dans le domaine de l’aérospatial et de l’astrophysique. La relativité est plus « vraie » que la mécanique classique qui peine à décrire la réalité lorsque les vitesses sont trop importantes, mais cette même relativité est excessive pour des problèmes « simples » à des vitesses disons…quotidiennes.
Cette notion de réfutabilité est « horrible » dans le sens où il suffit d’UN contre-exemple à la théorie pour la faire voler en éclat. En revanche, vous pouvez apporter autant d’exemple que vous voulez, cela ne garantira pas la véracité de la théorie. Je pourrais par exemple déclarer que tous les nombres sont pairs. J’ai une infinité d’exemples pour appuyer mon propos. Mais bon….il suffit de « 1 » pour montrer que cette assertion est fausse. Je vous encourage à bien comprendre le concept derrière cela, ça vous permettra sans doute d’être un bien meilleur « débatteur » que la plupart des protagonistes de grandes oppositions d’idées de notre monde actuel 😉

Aussi, en science, sachez que nous utilisons énormément de théorie dites « effectives ». Sans aller jusqu’à dire qu’elles sont fausses, disons que ce sont des théories de l’à peu près. Par exemple la chimie est une théorie effective, la thermodynamique aussi. Cela ne retire en rien leur capacité à anticiper un phénomène ou à le décrire. Mais elles reposent sur de l’à peu près. A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas calculer le mouvement de deux molécules en interaction avec chacune une rotation selon les trois axes de la dimension 3D ainsi que des déplacements dans ces trois directions. (bon je vous avoue, je dis cela de mémoire, peut-être qu’on peut, donc rajoutez une troisième molécule et ce sera bon : je serai sûr de mon fait 😉 #grosseprécision). En outre, il existe en mathématiques/physique un problème nommé le problème à trois corps : il s’agit de déterminer le mouvement de trois corps de masse connue en interaction gravitationnelle les uns avec les autres. Si le problème à deux corps fut résolu « rapidement », le problème à trois corps a été un véritable challenge. A l’heure actuelle, il possède une solution, déterminée par Karl Sundman en 1909, seulement, sa solution est une solution analytique exacte sous la forme d’une série infinie convergeant très lentement, donc inapte à donner dans un temps raisonnable des prédictions. Oui, vous avez bien lu, on est capable de calculer l’entropie d’un trou noir, d’anticiper l’existence de matière et énergie sombre, on a découvert les quarks formant protons et neutrons, on a créé des réseaux de neurones numériques capables de battre n’importe quel humain aux échecs, on se sert de monstres comme ça

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mais on galère pour modéliser deux molécules ou trois planètes en interaction.

Heureusement, l’esprit humain, plein de ressources, a mis au point les fameuses théoriques effectives. En chimie (science se donnant pour vocation de décrire les comportements entre atomes, ions et molécules du fait du cortège de leurs électrons) on est capable d’anticiper la réaction entre plusieurs composés chimiques, et cela car on a créé des modèles raisonnant en terme de « populations de molécules » et non pas par rapport à quelques molécules prises isolément. Ainsi, on est capable de savoir quel précipité vous obtiendrez si vous mélangez tel ou tel composé d’oxyde de cuivre avec du fer etc. Néanmoins, si on regarde d’un point de vue macroscopique, un tout petit nombre de molécules n’aura pas réagi. Cependant, à l’échelle des milliards ayant, elles, réagi, on peut considérer que notre théorie fonctionne. La majorité des domaines scientifiques est ainsi composée, et c’est dans les sciences humaines que c’est le plus vrai (un ensemble statistique décrit très bien cela : dire que les hommes sont plus grands que les femmes est statistiquement vrai, en revanche, il sera très facile de trouver une femme plus grande qu’un homme).
Le but ici n’est pas de montrer que la science est « fausse » mais plus de relativiser sa « rationalité » toute puissante.

 

Pourquoi ce con nous a parlé de tout ça?

Dans ma lecture actuelle, portant sur la science du sommeil, l’auteur fait mention du fait qu’aux vues des bénéfices d’un sommeil de bonne qualité sur la rétention d’informations et l’apprentissage, mais également compte tenu du fait que le cycle de sommeil humain varie avec l’âge, il serait logique pour les universités de réviser leur système d’évaluation. L’auteur de ce livre a travaillé dans plusieurs universités, et a réalisé cette requête auprès des dirigeants mais s’est toujours heurté à un farouche refus, malgré l’évidence qui émanait des travaux qu’il a réalisés sur la mémoire et compte tenu du sommeil des sujets participant aux expériences.
Ce cas n’est pas une nouveauté : dans L’erreur de Broca, l’auteur explique qu’on a longtemps cru qu’une aire cérébrale correspondait à une fonction donnée, mais que les résultats de ses travaux (l’extraction de zones cérébrales cancéreuses permettant néanmoins de maintenir des fonctions du langage censées disparaître) allaient à l’encontre de cette théorie. Cet homme a été la risée de son domaine pendant de nombreuses années. Le comportement de la communauté scientifique fut quasi sectaire et dogmatique, refusant de prendre en compte l’évidence.
Ce type de comportements se retrouve également dans les entreprises. Dans Deep work, l’auteur nous indique que la numérisation et l’émailing systématique de ces dernières décennies détruisent petit à petit la productivité des travailleurs du savoir. Les preuves psychologiques, neurologiques, sociologiques sont là, et pourtant, les entreprises s’évertuent à encourager l’utilisation permanente de l’intranet, des mails etc.

Il y aurait des dizaines d’autres exemples, mais ces trois-là mettent bien en évidence le fait que des croyances, même supposément fondées sur la rationalité, peuvent devenir irrationnelles si on nie l’évidence. En un sens, cela montre que peu importe que l’on croît aux fantômes, à Dieu, aux forces surnaturelles, à la science, à la rationalité, à la force des sentiments ou ce que vous voulez : notre esprit a du mal à remettre en question sa conception du monde. Certains se targuent de posséder une conception « solide » car plutôt scientifique. Mais il faut se rappeler qu’une théorie « scientifique » est vraie tant que rien ne vient la contredire, or, l’histoire est emplie d’exemples de théories que l’on considéra des siècles durant comme vraies et qui un jour furent révolutionnées.

 

Conclusion :

Cet article n’a pas pour but de vous convertir au scepticisme radical dans lequel, on considère tout comme faux jusqu’à preuve du contraire. Comme il a été dit, nos croyances sont essentielles car sans elles, nous ne saurions agir et avancer. Cependant, il est important, pour tout esprit voulant s’approcher de la vérité, d’être capable de remettre en question les choses, même les croyances les plus fondamentales (c’est le propos de films comme Matrix ou Inception qui nous montrent qu’en dépit d’une impression de réel, les héros sont soumis à un monde qui n’est qu’une construction et au final, la perception que nous avons du monde [même si ce-dernier est réel] n’est qu’une construction de notre cerveau, pas la réalité : deux personnes à qui on répète que le sang est rouge depuis l’enfance verront toutes deux du rouge sur la troisième couleur du drapeau français. Néanmoins, nous ne pouvons pas savoir si elles voient la même chose : cette différence de perception mentale est nommée qualia). Ainsi, apprenez à garder un esprit ouvert et à différencier les croyances ne s’appuyant sur aucune preuve, celles s’appuyant sur quelques preuves fumeuses, celles appuyées par des preuves nombreuses et tangibles et enfin, celles qui ne relèvent plus réellement de la croyance mais de la « connaissance fiable » au sens où on peut en faire une démonstration logique reposant sur des concepts à l’indéniable (ou quasi) véracité. C’est ce que font mathématiques et philosophie : elles raisonnent, non pas sur une « réalité » du monde, mais sur des concepts. La roue d’une calèche est, dans le monde physique, un objet de bois et de métal de forme circulaire : c’est sa réalité sensible. En revanche, cet objet repose sur le concept de la roue. C’est un concept au sens où un caillou sphérique, une boule de métal, un ensemble de rayons accrochés à un axe et entourés d’une chambre à air sont tous une roue. Les seules choses véritablement « vraies » sont celles s’appuyant sur des concepts. Mais elles sont en vraies en cela qu’elles appartiennent au monde de l’abstraction et des idées. Dit autrement, il s’agit d’un monde que l’esprit crée, un monde idéal, mais pas réel, donc tant que l’on reste dans ce domaine théorique, les règles du jeu que l’on élabore par la logique « fonctionnent » bien, mais c’est l’implémentation dans le réel qui peut-être problématique. Bon je m’arrête là, cet article est déjà bien trop long. J’espère vous avoir donné l’envie de rester l’esprit bien ouvert et préparé à prévoir l’imprévisible 😉

 

Je vous dis à bientôt,

H

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