L’introspection de soi et la prise de décisions

Nous allons partir d’un postulat simple : chacun poursuit la satisfaction/le bonheur/la joie. En soi, rien d’exceptionnel dans cette assertion, mais démarrer sur de bonnes bases nous aidera à limiter les risques d’effondrement de ce que nous allons construire par la suite. (« ok…le mec se la raconte à fond »).

Disclaimer : 
Au sein de cet article, il sera fait mention de nombreuses transformations que subit notre société. Il est possible que je fasse référence à un peu de psychologie évolutive et que je ne justifie sans doute pas ces références pour ne pas alourdir davantage l’article. Pour les personnes ne connaissant pas cette discipline, il s’agit de la compréhension de nos comportements instinctifs par rapport à leur utilité évolutive. Par exemple, nous trouvons les bébés mignons car on peut imaginer que si nous les avions trouvé dégueux et repoussant, notre espèce n’aurait pas fait long feu.

Pourquoi « s’introspecter » :


Un reproche qui est parfois adressé par les anciennes générations aux nouvelles est le fait d’être trop nombrilistes (heureusement, ce n’est pas le cas de tous les seniors. Mais si vous rencontrez un jour une personne aussi polie et clairvoyante, répondez-lui simplement que vous savez qu’ELLE, comme personne altruiste et non nombriliste, elle va donc accepter d’arrêter de plomber notre sécu en dépensant des sommes astronomiques pour maintenir son épave de corps à flot. Je rigole hein ^^  mais bon, apprendre à jouer sur la mauvaise foi, c’est un peu la base de l’argumentation 😉 ). Je disais donc, le reproche qui est fait aux nouvelles générations est d’être trop nombrilistes, de trop s’écouter. En un sens, cette critique est vraie : on observe davantage de questionnement parmi les nouveaux venus. Il y a deux raisons à cela d’après moi :

-l’amélioration de notre niveau général de vie dans les 70-60 dernières années à conduit dans l’ensemble les parents à être plus à l’écoute de leurs enfants, ce qui bien sûr a un impact certain sur ces-derniers.

-le fait que les nouvelles générations ont leurs défis propres à relever, différents de ceux des générations précédentes, et qui demandent une approche différente elle aussi (je pointe ici du doigt la question du développement durable, du développement efficace de l’éducation planétaire, le développement d’activités professionnelles reposant avant tout sur la qualité plutôt que sur la quantité et le productivisme etc)

En d’autres termes, les nouvelles générations sont malheureusement (ou heureusement, tout dépend de votre point de vue) mises face à de nouveaux choix qui sont relativement nouveaux pour notre espèce. Pendant des centaines d’années, la question du mariage a été souvent réglée « de force », il n’y avait pas de divorce, les femmes en travaillaient pas et les hommes s’occupaient peu de leur progéniture. En outre, on ne se posait pas la question de notre impact sur l’environnement, l’objectif étant de produire un maximum de denrées en cas de coups durs. Mais toutes ces choses ont changé, et avec elles, une quantité importante de choix s’est imposée à l’individu. Or il faut savoir que le choix est une chose difficile pour notre esprit (je vous conseille The paradox of choice : why less is more, de Barry Scwartz, qui explique cela très bien).

Aussi, cette augmentation de nos choix nous impose donc d’étendre notre champ de compréhension des enjeux de ces choix. Pour forger et étoffer cette compréhension, l’introspection, la compréhension de soi et de la place que nous jouons dans ce monde est une donnée capitale pour faire les choses convenablement.

 

Les questions à se poser :


Bien entendu, ce qui suit n’est en aucun cas exhaustif : si je possédais une méthode capable de permettre à tout individu de se connaître parfaitement, je serais à l’heure actuelle le souverain de ce monde 😉 Au sein de la liste des interrogations qui va suivre, l’ordre est tout à fait arbitraire. A vous de vous interroger intelligemment de sorte que vous puissiez créer un consensus satisfaisant entre les éléments qui importent réellement pour vous.

 

Train de vie vs grandes étapes :

Pendant la première phase de notre vie, au sein par exemple de la France, notre train de vie sera celui qui nous a été donné par le hasard de l’existence via ce que peuvent nous offrir nos parents. Certains habiteront le centre d’une ville, d’autres un village, en banlieue ou à la campagne. Les uns emmenés à l’école en moto le matin par une mère célibataire, d’autres prenant le bus pour rejoindre leur internat en début de semaine et venant d’une famille nombreuse. Bref, tout existe. Dans ce contexte, une « grande étape » pourrait-être le bac. A l’heure actuelle, très peu d’études supérieures sont possibles sans ce diplôme, et de manière générale, la plupart des « suites » professionnelles le nécessiteront. En soi, nous n’avons que rarement le choix de ne pas avoir ce diplôme, donc cette étape est incontournable.
C’est après que les choses se corsent : partir étudier dans une autre ville ou rester chez soi? Quelles études choisir? Est-ce que le parcours comprendra des alternances en milieu professionnel ou majoritairement des cours magistraux/théoriques? etc etc

Une fois que vous vous êtes lancé dans le monde professionnel, la question du lieu de vie se pose à nouveau, ainsi que des personnes qui feront potentiellement un bout de cette vie avec vous : partenaire amoureux de vie, amis proches, famille etc. Le temps consacré à votre activité professionnelle, votre situation géographique, vos revenus sont autant d’éléments qui vont avoir un impact sur votre mode de vie. A cela s’ajoutent vos attentes : voulez-vous être riche? Désirez-vous vous marier? Avoir des enfants? Faire carrière? Etre reconnus? Travailler seul ou avec/pour les autres? Toutes ces questions vont vous permettre de comprendre ce dont vous voulez jalonner votre existence. Prenons trois exemples où l’introspection peut avoir de l’intérêt :

  1. Poste prestigieux à Paris mais, salaire pas si bon que ça pour la capitale et 1 heure de transport en commun le matin et le soir pour aller au travail. La question qui peut se poser est : est-ce que je préfère un bon train de vie ou bien être reconnu dans mon travail?
  2. Fonder une famille mais aimer vivre dans des endroits différents pour découvrir le monde : soit trouver un partenaire de vie prêt à nous suivre dans ce mode d’existence, soit être préparé à faire aux challenges éducatifs que cette vie imposera aux enfants. Ou peut-être réduire la fréquence des changements de vie.
  3. Vie salariée ou vie en auto-entreprenariat : sécurité de l’emploi, avenir assuré par la pérennité de la structure employeuse contre plus de liberté mais plus de responsabilités et inconvénients d’un modèle socialement moins répandu (travailler en entreprise vous permet de rencontrer vos collègues, ce qui est moins le cas si vous travaillez seul par exemple).

Il y a sans doute une infinité de questionnements de ce type. Mes exemples étaient un peu caricaturaux, mais en lectrices et lecteurs éclairé(e)s vous saurez les adapter à votre interrogations propres 😉 (« quel lèche cul ce mec! »). Mais comment répondre à ce questionnement, comment savoir, pour vous, ce qui est plus important par exemple entre un train de vie et une grande étape à « cocher » par exemple.

 

Se tester et se comprendre :


Nous sommes des animaux sociaux, avec ce que cela implique de bonnes et de mauvaises choses. Entre autre, notre image nous importe souvent beaucoup. D’ailleurs, si vous souhaitez vous en convaincre, je vous invite à jeter un coup d’œil à facebook 😉
A mon sens, ce besoin de maintenir une certaine image est, s’il est équilibré et maîtrisé, un atout car il nous pousse à nous « challenger » et à tenter de faire correspondre nos paroles avec nos actes. Seulement, l’influence de cette image n’est pas la même sur toutes les personnes. Il est donc important pour vous de comprendre jusqu’à quel niveau, cette image que vous donnez aux autres importe pour vous. Je ne vous ferai pas de leçon du type « on vit pour soi alors les autres peuvent bien aller se faire voir » car ce n’est pas le propos et je pense que beaucoup de personnes qui avancent cela seraient justement bien en mal de démontrer une cohérence entre leurs propos et leur manière de se comporter.

Sachez seulement cela : souvent, lorsque l’on attache beaucoup d’importance à l’image qui émane de nous, les réussites qui sont présentables « socialement » seront des « grandes étapes » (j’ai bien dit « souvent », pas « systématiquement » hein ^^). Aussi, veillez à ne pas négliger ces-dernières si votre image est une véritable source de satisfaction pour vous.
A l’inverse, si l’image que vous donnez aux autres est le cadet de vos soucis, il y a fort à parier que c’est votre train de vie qui comptera pour vous. Aussi questionnez-vous correctement sur l’impact de votre travail et de vos relations sur votre vie au jour le jour.

 

Néanmoins il est difficile de comprendre nos attentes personnelles vis-à-vis de notre image projetée ou bien de nos goûts de manière générale. C’est pour cela qu’il faut se tester. Mais comment réaliser cela? Et bien par des expériences tout simplement! Vous êtes tentés par une vie à l’étranger, essayer durant vos études (erasmus, stage à l’étranger) de faire plusieurs expériences pour vous donner une idée du type de vie que cela vous apportera. Vous aimez l’aventure, faites des choses aventureuses. Vous vous posez la question de vos attentes sociales : inscrivez-vous dans des associations, clubs de sport et autres et vivez en collocation. En gros, soyez curieux car ces expériences, et surtout leur « bilan », seront d’excellents indicateurs de ce que vous aimez ou pas. Bien entendu, les mauvaises expériences, il ne faut pas les regretter : elles sont de bons professeurs car justement, elles nous permettent de comprendre ce que nous n’aimons pas.

A titre d’exemple personnel, j’ai toujours « redouté » le changement jusqu’à mes 20 ans. Et puis j’ai été forcé de changer de ville d’études. Et bien que j’ai perçu le changement comme une chose qui m’effrayait, avec le recul, les moments où j’ai du arriver dans un nouvel endroit (que ce soit en France ou ailleurs) ont toujours été une source de satisfaction car ils m’ont forcer à rencontrer des nouvelles personnes à me « bouger » pour trouver des activités et découvrir les lieux. Ainsi, ces « tests » m’ont renseigné un peu sur moi-même.

 

La prise de décisions et ses immuables conséquences :


Nous connaissons tous la fameuse technique de prise de décisions dans laquelle nous faisons deux colonnes et entassons les avantages et inconvénients dans ces colonnes. Et bien cette technique est souvent débile, et ce pour une raison simple : la plupart du temps, notre remarquable esprit a déjà pesé tous ces bons et mauvais côtés et c’est justement parce qu’aucun ne l’emporte que l’on ne peut pas se décider. Donc écrire les choses au clair ne changera pas cet état de faits (mais si cela fonctionne pour vous, surtout ne vous en privez pas hein ^^).

Ce qui est intéressant, c’est que notre esprit fait souvent de lui-même ce travail de compréhension des conséquences et implications d’une décision, d’un choix. Seulement, il y a une chose qu’il ne fait que rarement : c’est comprendre SA responsabilité dans ce choix. Je pense que le monde irait beaucoup mieux si tous, nous comprenions que la plupart des choses qui nous arrivent sont en réalité la conséquence de nos choix et donc qu’il faut, au moment de ce choix, accepter notre responsabilité dans ce qui se produira pas la suite. (je ne vous parle pas de vous faire renverser devant chez vous car vous avez choisi d’aller acheter du pain hein ^^). Quelques exemples (parce que c’est toujours plus parlant et que c’est amusant à imaginer 😛 ) :

  • Cela fait 3 ans que vous avez un matelas qui vous fait mal au dos. Et bien chaque fois que vous constatez ce mal de dos mais ne faites pas les annonces du boncoin pour en acheter un nouveau, ou bien les magasins de literie de votre quartier, VOUS faites le choix de continuer à souffrir physiquement. Donc se plaindre de vos maux de dos est hypocrite.
  • Vous êtes dans le même boulot depuis 15 ans. Il vous ennuie, vous ne vous sentez pas stimulé. Et bien chaque fois que vous restez dans votre routine de travail, sans chercher à la faire évoluer (que ce soit en cherchant un autre job ou bien en demandant aux ressources humaines de vous aidez à faire évoluer les choses) vous faites un choix : celui de ne rien faire et donc de rester dans votre ennui.
  • Vous êtes dans une relation qui ne vous convient plus, mais vous avez peur d’être seul. Et bien chaque fois que vous évitez de parler avec votre partenaire de ce problème et que vous esquivez cette question, vous faites le choix de continuer à vivre cela. Si cela se finit en échec, ne venez pas vous plaindre ensuite car : vous serez seul (donc n’aurez pas éviter ce que vous craigniez) et en outre vous aurez perdu du temps dans cette relation étouffante.
  • Si vous désirez une chose (diplôme, concours, niveau dans une activité comme guitare, skateboard etc) sachez que chaque fois que vous ne faites pas votre maximum, vous faites les choix de diminuer vos chances de réussite.
  • Lorsque vous accordez votre confiance à tout le monde, vous faites le choix de vous exposez à une trahison. (Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire confiance. Mais il faut l’accorder avec parcimonie).
  • Lorsque vous n’êtes pas capable de dire « non » à quelqu’un, vous faites le choix de ne pas faire prévaloir vos envies, opinions, priorités sur celles des autres, ce qui souvent créera de la frustration dont au final VOUS êtes victime et responsable.

Bref, je pense que vous avez saisi l’idée : la plupart des choses que nous faisons ou ne faisons pas reposent sur un choix. Je vous invite, autant que faire se peut, à bien prendre conscience du choix que vous faites. Cela a deux avantages principaux pour moi. D’une part, en intégrant bien les conséquences de ce choix, vous serez plus enclin à vous donnez à fond pour en éviter les conséquences néfastes. D’autre part, si ces conséquences venaient à se produire, en étant préparé à ce qu’elles se produisent, vous les encaisserez mieux. Sachez malheureusement que l’on ne gagne pas à tous les coups. Mais en faisant de son mieux et surtout, en employant le passé comme une source de leçons plus que comme un exutoire d’apitoiement, on en ressort plus sage et plus performant.

 

Deux en un : synthèse et conclusion


Ne prenez jamais personne pour le messie capable de vous donner des réponses toutes prêtes aux interrogations qui vous turlupinent. Néanmoins, sachez tout de même écouter, avec du recul, les autres. En particulier, lorsqu’une personne a un mode de vie où des qualités que vous appréciez, qui vous font envie, écouter avec attention ce qu’elles peuvent vous dire. Sans aller jusqu’à parler de mentors, avoir des personnes inspirantes est souvent bénéfique car dans ce monde plein de tumultes, quelques phares attachés à une côté solide peuvent-être salvateurs.

Sachez également qu’il n’y pas de réponse miracle : vous serez tout au cours de votre vie assailli de questionnements, le plus souvent, dans les situations de souffrance émotionnelle et/ou physique (quand tout va bien, on n’a moins envie de se questionner ^^). N’hésitez pas, si vous avez compris une chose importante sur vous-même, ou bien que vos envies changent, à refaire votre carnet de route. Mais essayez, autant que possible, d’être honnête avec vos envies profondes (que ce soit l’image que vous projetée, vos valeurs personnelles, vos accomplissement, votre besoin de combler des envies etc) et faites de votre mieux. En effet, même si certains choix s’avèrent être des erreurs à la fin, en ayant fait de votre mieux, vous ne les regretterez pas car au moment de la décision, vous aviez pris la meilleure décision possible pour le « vous-même » de ce moment-là. Je vous souhaite bon courage, sagesse et clairvoyance dans tous ces questionnements, et vous dis à bientôt,

 

H

 

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