Cela faisait longtemps : dans cet article, petite revue d’un livre fraîchement lu. Ce ouvrage est un ebook regroupant différentes études sociologiques et psychologiques dédiées à l’art d’être apprécié par son entourage. Donc si vous voulez faire une petite cure d’amabilité, c’est par ici 😉
Critique rapide :
Il n’y a pas grand chose à dire sur cet ouvrage (ça donne envie hein :D) : il se lit relativement facilement et c’est un livre qui n’a d’autres prétentions que de rendre tout public des études scientifiques anciennes ou parfois « cachées » par le magnifique masque des éditeurs. Les concepts et exemples présentés par l’auteur sont très intelligibles, même pour les non initiés. J’ai lu relativement rapidement et facilement ce livre qui est d’une longueur de 234 pages. L’auteur aborde de nombreux points en y apportant une explication abstraite et concrète très abordable, sans s’appesantir trop longtemps sur chacune d’ente elles.
On peut cependant adresser une critique négative assez importante à ce livre concernant sa portée. Si les concepts et « techniques » sont relativement faciles à comprendre, ils sont cependant difficiles à mettre en place si on ne les a pas déjà intégrés à notre attitude naturelle. Ce qu’il faut comprendre par là est relativement simple. Les notions abordées nécessitent généralement plusieurs choses :
- Comprendre la situation des interlocuteurs nous faisant face et la nôtre par rapport à eux
- Situer dans quel état d’esprit sont ces interlocuteurs
- Comprendre ce qu’ils attendent
- Savoir s’adapter, de manière assez rapide et spontanée, et employer de manière fluide les différentes techniques
En bref, si vous n’êtes pas accoutumés à employer ces techniques, cela prendra du temps de vous habituer à inclure chacune d’elles dans vos échanges. Car au final, s’il n’est pas naturel chez vous d’employer ces mécanismes, je pense qu’il est ardu de tous les adopter d’un coup. Mais n’ayez crainte, je pense que vous y arriverez.
Quelques points cools de l’ouvrage :
Plutôt que résumer le livre, je vais faire mention de quelques points qui m’ont semblé intéressants à la lecture :
La psychologie à quoi ça sert :
Je voulais revenir sur ce point rapidement car, tout comme l’auteur de l’ouvrage, j’aime beaucoup la psychologie, et en un sens, je me demande qui pourrait ne pas aimer. Tout comme il le souligne au début de son livre, la psychologie n’est ni plus ni moins que la science permettant de comprendre pourquoi les gens font les choses qu’ils font. Autrement dit, dans ce livre, il est expliqué pourquoi dans les interactions sociales les gens apprécient ou n’apprécient pas une personne.
Éveiller de bons sentiments chez les autres :
Une manière très simple d’être appréciée des autres est tout simplement de leur faire ressentir des choses agréables. En lisant ce chapitre, je souriais intérieurement en me disant que cela coulait de source, et pourtant, je compte parmi mes amis bon nombre de personnes qui n’ont toujours pas intégré ce fait simple : si vous plongez les gens dans un état d’esprit néfaste, ils ne rechercheront pas votre compagnie, et inversement. Mais comment s’y prendre pour faire en sorte qu’une personne soit dans ce « bon état d’esprit »? Il y a deux grandes méthodes :
- Les activités favorites :
C’est tout bête, mais il fallait y penser : si vous êtes en présence d’une personne lorsqu’elle pratique une activité qui lui plaît, par exemple du ski, elle vous appréciera. En effet, vous aurez fait partie du « contexte » dans lequel elle a pris du plaisir. Le plus impressionnant, c’est que l’auteur affirme que cela fonctionne même si vous ne connaissez pas vraiment le personne. Par exemple, vous partez avec votre cousin et un de ses amis (on va dire Paul) qui est fan de ski. Si la journée se passe bien, quand bien même vous auriez été en retrait, il y a de fortes chances que Paul vous veuille dans sa prochaine aventure ski 😉 - Les bons souvenirs et les hobbies/passions :
Si une de vos amies a adoré son mariage, lui posé des questions sur cet événement la mettra en joie. Par exemple décrire sa robe, le repas, les activités, le banquet, la danse des noces etc. La personne sera alors dans un état d’esprit joyeux, ce qui aura pour conséquence pour vous d’être associé à une chose heureuse. De la même manière, si vous rencontrer quelqu’un qui semble être passionné de pêche, intéressez-vous à cette activité, posez-lui des questions. Très heureuse de vous parlez de son hobby, cette personne entrera dans un état d’esprit serein et joyeux qui déteindra sur vous. L’idée étant de faire sentir à la personne que c’est son point de vue à elle sur l’activité qui vous intéresse (mesdames d’ailleurs, cela est un moyen redoutable de piéger un homme dans son filet : s’intéresser à ce qu’il intéresse en manifestant votre curiosité pour SA vision) .
Cela peut sembler un peu « simple et enfantin », mais le principe psychologique qui sous-tend cette idée est en fait très logique : nous cherchons tous à éviter la souffrance et sommes en quête de plaisir et de joie, aussi, voulons-nous naturellement avoir dans notre environnement proche une personne avec qui nous avons vécu dans le passé ce genre de choses.
La contraposée de cela est relativement simple : si vous voulez qu’une personne trouve votre présence désagréable et vous fuit, rappelez-lui ses mauvais souvenirs et posez-lui des questions sur les choses qui lui posent problème et la mettent mal à l’aise.
Transformer ses ennemis en amis :
Voilà une technique bien surprenante. Lorsqu’une personne semble ne pas vous portez dans son cœur, en particulier au travail, il existe une méthode pour changer cet état de faits. Il faut demander un service à la personne concernée. Il ne faut pas que ce soit un service trop exigeant, mais il ne faut pas qu’il soit trop ridicule : la personne doit sentir que c’est d’ELLE dont vous avez besoin. Il est conseillé que ce service réclame entre 3 et 15 minutes. Et il faut également que ce soit un service que la personne n’est pas vraiment en état de refuser.
Cela peut paraître un peu surprenant, mais il se cache un mécanisme cérébral simple derrière cette stratégie : la volonté de notre encéphale de vouloir que les choses soient logiques. En effet, voilà le raisonnement naturel que tiendra la personne à qui vous demander son aide. Si elle ne vous apprécie pas, il est stupide qu’elle vous apporte son concours, donc si elle vous a apporté son concours, c’est que quelque part, vous méritez son aide et que vous êtes une bonne personne.
Bien entendu, pour renforcer cette stratégie, rendre également un ou des services à cette personne sera du meilleur effet.
Maintenir les fondations d’une relation :
Ce paragraphe va en faire grincer des dents plus d’un. L’idée développée ici est extraite de « Theory of equal relationships » établie en 1978 par Walster, Walster et Bersheid (pour infos, c’est également Bersheid qui écrivit un article sur la compatibilité amoureuse dont Sheldon dans Big Bang Theory évoque pour faire rager Léonard et Penny). Pour faire simple, au sein de nos relations, qu’elles soient amicales ou amoureuses, nous comptons les points. Tant que l’ardoise est équilibrée, la relation va bien car les deux partis sont satisfaits. Néanmoins, si le score est déséquilibré, alors irrémédiablement, cela conduira à la ruine de la relation. L’auteur se fonde sur un exemple très simple : une personne achetant une voiture à une autre. Si le vendeur vend trop cher sa voiture, il aura l’impression de rouler l’autre et l’autre se sentira floué. Si au contraire il la vend très peu cher, la situation inverse se mettra en place. Dans les deux cas, l’un et l’autre éprouveront du désagrément (bien sûr, il s’agit là d’un exemple où tous deux se respectent. Si on a affaire à une personne malhonnête, on sort de l’analogie avec une relation « cordiale »).
Il en va de même pour nos relations : c’est un échange mutuel mais qui doit rester équilibré. Il peut parfois s’agir d’un équilibre purement financier : tu paies ta tournée, je paierai la suivante. Mais la plupart du temps, il s’agit d’échange à la valeur subjective et tacitement équivalente. Votre ami a été là pour vous réconforter lorsque vous avez été renvoyé de votre boulot, et vous êtes là pour lui après une rupture douloureuse. Vous l’aidez pour un déménagement, il vous aidera à aller chercher votre canapé tout neuf en camionnette. Bref vous voyez l’idée. Sur le long terme, il faut que l’ardoise de la relation soit égalitaire, sinon ce déséquilibre sonnera le glas de la relation. Les services pouvant-être de nature très variée : une aide financière, une oreille attentive, un échange d’ordre sexuel, un conseil, des informations, une aide matérielle, un prêt etc.
Agir « comme si » :
Ici, nous nous reposons sur la théorie de Freud dite de « théorie du transfert ». La stratégie consiste à se comporter avec son interlocuteur de la manière dont on espère que la relation évoluera ou comme on aimerait qu’elle soit. Plutôt que rester dans une approche distante et un peu froide avec cette personne rencontrée il y a une heure, essayez de vous comporter comme si vous vous connaissiez depuis des années, que vous étiez des amis proches. En gros, agissez familièrement (je n’ai pas dit vulgairement, j’ai dit familièrement). Que ce soit dans les thèmes abordés ou la gestuelle : en étant à l’aise, l’autre finira par se détendre aussi et il sera à plus facile de nouer un lien. En quelques mots : faites semblant jusqu’à ce que ce soit vrai.
En outre, soyez dans un état d’esprit favorable avec les nouvelles rencontres. Un effet, nommé l’effet Pygmalion, agit comme une forme de prophétie auto-réalisatrice. Si vous attendez le pire d’une personne, alors le pire en ressortira et inversement. Cela vient du fait que notre cerveau remarque davantage ce qu’il s’attend à voir, mais également parce que par nos attitudes, même inconscientes, nous poussons la personne qui subit ces attitudes à s’y conformer. Donc soyez dans une approche positive : cherchez ce qui fait l’unicité de votre interlocuteur, ce qu’il a d’intéressant à vous dire, à vous apprendre.
Obtenir confiance et crédibilité :
Ces deux éléments sont primordiales dans les rapports humains, que ce soit dans la vie privée ou professionnelle. Il y a un effet tout bête, nommé l’effet Propinquity : plus nous sommes en contact avec une personne et nous interagissons avec elle, plus il est probable que nous lui accordions amitié et confiance. Cela repose entre autres sur le fait qu’un lien se tisse entre deux personnes lorsqu’elles se découvrent des points communs. Cela peut sembler évident, mais c’est à cause de cet effet que nous sommes souvent amis avec nos colocataires, nos voisins, nos collègues et les étudiants de notre classe. Gardez bien à l’esprit l’idée des points communs : que ce soit le fait que vous attendiez dans une file d’attente avec un inconnu (ce qui vous fait un point commun), que vous soyez dans la même formation, veniez de la même ville, aimiez le même chanteur, ayez un ami commun etc, trouver un point de connexion est une excellente approche (en revanche, si vous avez couché avec la même personne, évitez de trop parler de ça, des fois ça peut avoir l’effet inverse 😛 ).
En ce qui concerne la crédibilité, voilà quelques astuces que vous pouvez mettre en place, et je dis astuces, mais il s’agit de choses très sérieuse :
- Mettez en avant votre expérience et vos qualifications :
Si vous voulez passer pour un aventurier connaisseur de l’étranger, mettez en avant vos voyages, de préférences ceux plein de péripéties, et non pas le fait que vous avez déjà lu l’ensemble des guides du routard 😉 (même si c’est un plus). En outre, dans le cadre professionnel par exemple, ce sont bien entendu les diplômes qui « parleront » à vos supérieurs et vos collègues la plupart du temps. - Montrer que vous tenez aux autres :
En affichant des marques d’intérêt, les gens sont naturellement plus enclins à vous accorder leur confiance. En outre, c’est le désintérêt de votre part dans l’intérêt que vous portez aux autres (en gros, il faut afficher le fait que vous n’attendez rien en retour) qui mettra les autres dans de bonnes dispositions à votre égard. - Jouez sur les similarités :
Cette loi s’appelle la loi de la max diff/min diff (vérifiez tout d emême, cette info je la tire d’une discussion qui a déjà quelques mois ^^). Dans l’idée, plus une personne « vous ressemble » et vous permet de vous identifiez à elle, plus son sort vous importera. C’est pour cette raison que si vous êtes une femme de 30 ans avec des cheveux blonds et courts et un chien, vous donnerez plus volontairement de l’argent à une SDF blonde aux cheveux courts, ayant l’air d’avoir la trentaine, avec un chien qu’à un SDF de 50 ans, cheveux longs etc (bref vous avez compris l’idée). Dans cette logique, si vous voulez obtenir du crédit auprès d’une personne, ayez un langage corporel, une manière de vous habiller, de parler et de vous comportez proches de la sienne. Ces similarités entre cette personne et vous la mettront dans le bon état d’esprit pour vous accordez sa confiance et son crédit. - Apparaissez assertifs :
Plus vous réagirez vite et semblerez convaincus de vos arguments, par exemple dans un débat, plus les gens vous considérerons comme crédible. Le raisonnement derrière cela étant assez logique : si « il ou elle » réagit si promptement et avec autant d’assurance c’est qu’il doit savoir de quoi il/elle parle. (bon évitez de raconter en permanence des conneries hein :P) - Essayez d’amasser de la « preuve sociale » :
Si des gens ayant déjà une bonne réputation et crédibilité vous recommandent et vous présentent comme quelqu’un de crédible également, alors vous obtiendrez directement cette fameuse crédibilité. Vous n’avez plus à convaincre les gens puisque la parole d’un autre (qui les a déjà convaincus) s’en est chargée pour vous. - Ne vous contre-dites pas :
Évitez de raconter des mensonges et de vous contre-dire par la suite, cela gâcherait votre crédibilité. De plus, dans le doute abstenez-vous. Il est préférable de reconnaître qu’on ignore une réponse plutôt que de tenter de la deviner et de se tromper. - Ne soyez pas trop poli :
La courtoisie est une qualité appréciable. Néanmoins, être trop poli pourrait conduire les gens à penser que vous essayez de les manipuler et que vous n’êtes pas sincère. Cela peut aussi passer pour un manque de confiance en vous et de conviction.
Achevons avec le dernier point cette leçon de choses.
Le ratio Losada :
Que ce soit entre amis ou au travail, nous sommes amenés à devoir adresser des critiques aux personnes que nous côtoyons. Malheureusement, les critiques négatives sont nécessaires. Or, le problème principal est qu’une critique négative peut ne pas être bien accueillie, et carrément fermer la discussion. Aussi, il a été démontré qu’il existe un ratio entre critique positives et négatives qui permet d’adreser à la personne le message de ce qui ne va pas, tout en la maintenant dans un bon état d’esprit. Ce ratio est de 5 critiques positives pour 1 une négative.
Donc en pratique, chaque fois que vous aurez une chose néfaste à dire, essayer de lui faire correspondre 5 bonnes choses.
Je n’ai pas mis tous les « tips » de l’ouvrage car l’article est déjà assez long. Si le livre vous intéresse, je vous mets un lien en-dessous.
Je vous dis à bientôt,
H