Il existe un monde, très similaire au nôtre, dans lequel l’argent n’existe pas. Ce qui existe en revanche dans ce monde, c’est la Nécessité!
Ce monde a grandi comme le nôtre, mais à une exception près : on y a mis en avant l’apport au groupe plutôt qu’à soi-même.
Dans l’ensemble, chaque personne a le droit a six semaines durant lesquels il doit dépenser sa Nécessité de repos.
Dans ce monde, chacun sait que certaines choses doivent-être faites. Lorsque les enfants sont en vacances, il est n’est pas nécessaire de leur donner des cours, de les garder à la récréation ou le soir à l’étude, ni de leur faire à manger le midi à la cantine. Aussi, tous les adultes qui se retrouvent désœuvrés s’occupent des enfants en colonie et dans les centres de vacances lorsque les parents doivent œuvrer là où leur présence est nécessaire.
Lorsqu’il y a trop d’élèves dans une classe, mais qu’une usine doit fermer car elle fabrique un objet qui n’est plus nécessaire, les désœuvrés œuvrent alors pour s’occuper de ces enfants.
Lorsqu’une famille veut se loger, elle peut regarder les appartements laissés vides, ou demander à une entreprise lui bâtir une maison à la campagne.
Lorsque l’on a besoin d’une chose, on la demande et on est exaucé dans le temps de demande. Lorsque ce temps est trop important, on déplace les travailleurs d’une branche où il y a trop de travailleurs pour les déplacer vers la branche qui prend du retard.
Personne ne demande de choses extravagantes : si on part en vacances, on demande à être logé, mais pas dans un quatre étoiles avec un tapis rouge, car la préparation demanderait trop de temps à des travailleurs.
Dans ce monde, on ne peut pas se comparer aux autres sur la valeur de l’argent, juste par les choix que l’on fait : souhaite-on partir en Australie, ou rester à se reposer chez soi? Veut-on plutôt randonner ou faire de la plongée? La valeur des choses est alors véritablement déterminée par sa rareté : il y a très peu de fusées, donc très peu de personnes pourront en profiter, il y a plus de voitures que d’avions, donc il faut utiliser moins fréquemment l’avion.
Dans ce monde, on ne paie pour rien et on n’est pas payé. Chacun fait son oeuvre et participe du mieux qu’il peut à l’oeuvre de la communauté.